Dans cet article, j’aimerais vous parler d’un trouble du sommeil à la fois étrange, fascinant mais également très perturbant pour les personnes qui le subissent. De plus ce trouble du sommeil reste très mal compris par la communauté scientifique.
Mais de quoi s’agit-il ?
Alors que la majorité de la population reste paisiblement dans son lit lorsqu’il dort, certains en revanche, vont déambuler dans leur chambre et parfois même réaliser toute sorte de comportements insolites et parfois même dangereux. Ces marcheurs de la nuit sont appelés les somnambules !!
Dans les lignes qui vont suivre je vais vous expliquer:
- Qu’est-ce que le somnambulisme ?
- Comment reconnaitre un somnambule ?
- Quelles sont les causes du somnambulisme ?
- Quels sont les traitements actuels ?
- Que faire pour aider les somnambules
1. Qu’est le somnambulisme ?
Le somnambulisme, est un trouble du comportement qui apparait au cours des stades profonds de sommeil. Les crises de somnambulisme sont plus fréquentes chez les enfants. Environ 20% des enfants de 4 à 8 ans connaissent ou ont déjà connu ces troubles. Il y a aussi des cas plus fréquents de somnambulisme chez les enfants qui souffrent d’énurésie nocturne. Les épisodes de somnambulisme peuvent être rares, ou fréquents mais disparaissent dans la majorité des cas à la puberté. Néanmoins, environ 4% de la population adulte reste somnambule.
On pourrait penser que le somnambule vit son rêve. Les scientifiques ont longtemps exclu cette hypothèse car le rêve ne pouvait avoir lieu que pendant une phase très précise du sommeil qui est le sommeil paradoxal, plus fréquent en fin de nuit. Or, de plus en plus d’études indiquent qu’il serait également possible de rêver pendant les phases de sommeil lent, où apparaissent les crises de somnambulisme. En effet, le somnambulisme apparait majoritairement pendant les phases les plus profondes du sommeil mais peut se produire également dans des phases de sommeil plus léger. La crise apparait généralement en début de nuit (2-3 heures après l’endormissement), période de la nuit où les phases de sommeil profond (stade 3 et 4) sont les plus importantes.
2. Comment reconnaitre un somnambule ?
Le comportement du somnambule est très varié et peut durer de quelques minutes à plus de 30 minutes. Les somnambules ne se contentent pas toujours de déambuler hors du lit. D’autres comportements moins connus caractérisent également certaines crises:
- Rester assis dans son lit, les yeux ouverts, observant autour, l’air inexpressif.
- Parler pendant son sommeil. Cela peut aussi s’apparenter à de la somniloquie qui est le fait de parler tout seul en dormant. Par ailleurs, le somnambule est capable de répondre aux questions qu’on lui pose, bien que ses réponses soient extrêmement simples. Mais attention, très vite le somnambule peut être agacé par toutes ces questions et cela peut déclencher chez lui des comportements violents. Donc ne poussez pas l’interrogatoire trop loin 😉
- Une petite toilette. J’ai entendu certaines histoires, où des somnambules se dirigeaient dans leur salle de bains, se déshabillaient et prenaient leur douche, ou même se lavaient les dents.
- Une petite fringale. Parfois les somnambules vont dans la cuisine, ouvrent le frigo et se préparent de petits repas. Cela me fait penser à l’histoire d’une femme qui avait pris 80 Kilos à cause de ces épisodes de boulimie nocturne inconsciente.
- Bouger des meubles. Les somnambules sont parfois amener à déplacer des meubles. Cela les amène d’ailleurs à se blesser et se faire des blessures graves.
- Uriner dans des endroits inappropriés. Ce comportement est assez fréquent chez les enfants somnambules qui peuvent uriner dans leur chambre ou dans des placards.
- Crier dans la nuit. Des somnambules sont parfois amenés à crier, hurler en pleine nuit. Ce comportement est souvent corrélé à des terreurs nocturnes qui sont d’autres troubles du sommeil. Je pourrais vous en parler dans un futur article si cela vous intéresse.
Certains comportements que je vais cités dans les lignes qui suivent sont extrêmement dangereux pour le somnambule mais également pour les personnes qui l’entourent:
- Quitter la maison. Dans certains cas rares, le somnambule est capable de quitter son domicile, soit par la porte soit par la fenêtre et parcourir de longues distances avant de se rendormir ou de se réveiller. Une chute par la fenêtre peut être fatale.
- Conduire une voiture. Dans certains cas rares également, des somnambules sont capables de prendre leur clé de voiture et de conduire. Très souvent, l’accident est au rendez-vous.
- Réactions agressives. Parfois les somnambules peuvent être très agressifs et violents en particulier lorsqu’on essaie de les réveiller brutalement.
En règle générale, les somnambules ne se souviennent pas de leurs « aventures » nocturnes. Est-ce parce qu’ils n’en ont jamais eu conscience ou y a t’il un mécanisme cérébral qui efface leur mémoire au réveil. Il est également difficile de réveiller un somnambule, peut-être parce qu’il est en sommeil très profond. Très souvent le somnambule retourne spontanément dans son lit ou se rendort dans un endroit différent.
3. Quelles sont les causes du somnambulisme ?
Comme je le disais au début de l’article, les causes du somnambulisme ne sont pas très claires. Il semble y avoir des corrélations intéressantes mettant en avant certains facteurs déclencheurs possibles.
- La cause génétique: Certaines études suggèrent une prédisposition génétique au somnambulisme. En effet, des études menées chez de vrais jumeaux montrent que lorsqu’un des deux jumeaux est somnambule, le deuxième l’est également dans plus de 60% des cas. Par ailleurs, il est fréquent que les parents d’enfants somnambules sont (ou étaient) eux-mêmes somnambules. Certaines études semblent même avoir isolé des gènes qui seraient spécifiques. Ces résultats restent néanmoins à confirmer.
- Les autres facteurs aggravant possibles:
- La privation de sommeil peut être un facteur de risque. En effet, lors du rebond de sommeil apparaissant la nuit suivant la privation, les quantités de sommeils profonds seront plus importantes et augmenteront la probabilité d’apparition d’une crise.
- Certains médicaments peuvent promouvoir des crises de somnambulisme chez les personnes prédisposées. Il s’agit des sédatifs (y compris l’alcool), certains médicaments à base de lithium, les psychotropes, en particulier les neuroleptiques.
- Les périodes de stress semblent corrélées à l’apparition des crises.
- Les efforts physiques inhabituels avant le coucher ont également été associés au somnambulisme lors de la nuit.
- De récentes études décrivent l’apparition de crises de somnambulisme chez des épileptiques, suggérant un lien possible entre ces deux troubles.
- Le somnambulisme peut également apparaitre suite à des traumatismes psychologiques.
4. Quels sont les traitements actuels du somnambulisme ?
- Une bonne hygiène de sommeil. Il n’existe aucun traitement spécifique à ce jour pour le somnambulisme. Dans de nombreux cas, il est simplement demandé aux somnambules d’optimiser certains comportements pendant leur phase d’éveil afin de générer un sommeil de meilleur qualité pendant la nuit. Si vous voulez améliorer très rapidement votre sommeil, cliquez ici pour visualiser mes 2 vidéos dévoilant de nombreuses recommandations et conseils.
- Prescription de médicaments. Dans des cas de somnambulisme plus sévères pouvant durer plusieurs dizaines de minutes et apparaissant à des fréquences importantes, certains médecins pourraient vous prescrire des benzodiazépines qui diminuera le sommeil profond et par conséquent les crises. Or ce traitement ne fonctionne qu’à court terme car l’efficacité diminue au bout de quelques jours. Il peut cependant être pratique dans certaines situations d’urgence.
- L’hypnothérapie. En fonction des causes du somnambulisme, l’hypnose est une approche tout à fait efficace. Quelques séances suffisent à calmer les crises. Des séances d’autohypnose sont également possibles chez soi et permettent de maintenir l’arrêt des épisodes de somnambulisme.
5. Que faire pour aider les somnambules
- Aller consulter un médecin. Tout d’abord, si vous éprouvez ou repérez certains des symptômes évoqués dans cet article, n’hésitez pas à en parler à un médecin ou à un spécialiste du sommeil. Suite à un questionnaire et à une étude approfondie de votre activité cérébrale pendant votre sommeil, il sera possible de bien diagnostiquer le(s) trouble(s). Pensez à corréler certains déclencheurs possibles (évoqués dans cet article) aux crises de somnambulisme.
- Préparez mieux votre sommeil. Pour faire face rapidement au somnambulisme, essayez d’avoir une bonne hygiène de sommeil en respectant votre rythme. Il faut savoir que votre sommeil se prépare lorsque vous êtes réveillés. Vos mauvaises habitudes se répercuteront sur votre qualité de sommeil. N’hésitez pas à télécharger mes vidéos contenant des recommandations exhaustives pour retrouver un sommeil de qualité.
- Doit-on réveiller un somnambule? Certaines ersonnes croient à tort que le somnambule ne doit pas être réveillé. En fait, il peut-être très dangereux de laisser le somnambule déambuler. Il peut se blesser en se cognant contre des meubles, trébucher et se faire mal. Il peut même manipuler des outils tranchants qu’il aura du mal à magner. Il peut également sortir de la maison, voir même sauter par la fenêtre. Tous ces comportements peuvent engendrer de blessures extrêmement graves. Il est donc conseillé de ramener calmement le somnambule dans son lit ou de le réveiller avec douceur et ne pas le brusquer. Ne soyez pas brutal avec le somnambule car il risquerait d’être violent envers lui-même et envers vous. Il est fréquent que la personne sera dans un état de confusion pendant une courte période si elle se réveille.
- Prendre des mesures de sécurités. Il peut être utile de prendre certaines mesures de sécurité afin de prévenir les blessures des somnambules. Cela peut inclure un aménagement particulier des meubles. L’accès aux escaliers pourrait être bloqué par des barrières. Si votre enfant est somnambule, ne le laissez pas dormir dans un lit superposé. Mettez hors de portée de la zone du lit les objets dangereux ou pointus. Il sera parfois judicieux de verrouiller certaines portes et fenêtres.
J’espère que cet article vous a plu et surtout qu’il pourra vous être utile pour mieux appréhender les problèmes de somnambulisme.
Je prépare un article relatant toute sorte d’anecdotes insolites concernant les troubles du sommeil et en particulier le somnambulisme. Si vous avez des expériences que vous aimeriez partager avec les membres du blog, n’hésitez pas à les écrire dans les commentaires.
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Bonjour à tous !
Je prépare une émission autour des troubles du sommeil et je recherche différents témoignages de personnes sujettes au bruxisme, de personnes insomniaques, somnambules, de personnes qui ronflent énormément … Vous avez trouvé des solutions ou au contraire vos nuits sont un enfer ?
Contactez-moi vite au 01 53 84 30 63
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Article très intéressant !
J’ai vécu quelques expériences de somnambulisme avec mon frère. Nous étions en plus milieu de la nuit, et il m’a réveillé pour discuter de certains sujets qui le faisaient stresser. On a parlé pendant presque une heure.
Le lendemain, je lui évoque notre conversation nocturne et il me regarde avec de grands yeux. Selon lui, on avait jamais parlé. Par la suite, c’est arrivé 4-5 fois.
Merci pour ton article qui m’a éclairé sur le sujet et balancé aux oubliettes des croyances stupides comme « il ne faut pas réveiller un somnambule ». Je le croyais aussi !
Merci encore et à bientôt !
Christopher
Merci encore une fois pour cet excellent article de grande qualité qui permet d’en savoir plus sur le sujet du somnambulisme, pensez-vous que la pratique régulière de la méditation peut aider un somnambule?
L’homéopathie peut être un bon remède contre le somnambulisme (pour gérer le stress plus précisément). Il est aussi indiqué de boire des tisanes apaisantes, à la camomille par exemple. Le sommeil sera sans doute plus paisible.
j’ai longtemps souffert de somnambulisme, je l’ai découvert alors que j’avais 13 ans et que j’étais invité à dormir chez un ami, le choc fut grand pour mes parents, qui, jusque-là n’en savaient rien, avec le temps j’ai appris à vivre avec, aujourd’hui je ne considère pas le somnambulisme comme une maladie mais juste comme un trouble, mais aussi de plus à votre blog où je trouve souvent de très bons conseils sur le sommeil je trouve aussi du réconfort sur http://www.comment-bien-dormir.net/