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insomnie sommeil

L’heure du dodo approche et, comme chaque soir, vos jeunes enfants protestent pour aller au lit. Ils ont toutes sortes d’excuses. Ils disent qu’ils ne sont pas fatigués, alors que leurs yeux disent clairement le contraire. Ils disent qu’ils ont faim ou soif ou besoin d’entendre une histoire et puis une autre….

Vous appréhendez régulièrement ce rituel du coucher. Vous avez pourtant appliqué de nombreuses stratégies mais rien ne marche. Certains experts disent qu’il ne faut surtout pas céder et que la clé serait de rester ferme. Mais cette guerre des nerfs régulière vous gâche vos soirées, vous stresse et vous fatigue.

Ayant moi-même 2 garçons (8 et 9 ans), j’ai rencontré moi-aussi ces difficultés. Etant pourtant un expert du sommeil, j’ai fait pas mal d’erreurs qui ne faisaient qu’aggraver les problèmes. J’ai ensuite voulu comprendre pourquoi certaines familles rencontraient des difficultés le soir pour faire dormir leur(s) enfant(s) et pourquoi d’autres ne subissaient jamais ces contraintes.

Dans les lignes qui vont suivre, je vais vous dévoiler certaines astuces qui vous permettront, si vous les appliquez, de retrouver enfin la joie de coucher vos enfants dans la sérénité et le calme.

1. Adaptez l’intensité de la lumière en fonction de la journée. Pendant la journée, il est important d’exposer votre enfant à la lumière du jour autant que possible. Bien évidemment, cela nécessite un minimum de bon sens afin de le protéger des rayons UV avec de la crème solaire. A l’inverse, en soirée, privilégiez des ambiances plutôt tamisées. L’ensemble de ces procédures permettra d’amplifier les variations de températures corporelles et par conséquent accroitra le niveau d’énergie pendant la journée et la diminuera au moment du coucher. Pour plus de détails sur les effets de la lumière sur le sommeil, lisez l’un de mes précédents articles.

2. Etablissez une routine du coucher pour votre enfant. Il est important de mettre en place des activités apaisantes comme la lecture d’un livre, l’écoute de certaines comptines ou juste des discussions calmes et rassurantes. Cette étape que l’on pourrait comparer à un « sas de décompression » avant le coucher est d’autant plus importante que les enfants sont jeunes.

3. Assurez-vous que la chambre de votre enfant soit suffisamment dans le calme et dans l’obscurité pendant la nuit. Si vous devez changer ou nourrir votre bébé pendant la nuit, faites le dans le calme. Faites le moins de bruit possible, ne le bougez pas plus que nécessaire et parlez lui à voix basse afin de ne pas trop stimuler ses modalités sensorielles. Réduisez graduellement la fréquence des biberons, ce qui diminuera les réveils de votre enfant. En règle général, un bébé n’a pas besoin d’être nourri la nuit après 6 mois.

4. Apprenez à votre enfant à s’endormir par lui-même. Il est donc crucial que votre enfant s’endorme dans son lit et non dans vos bras ou ailleurs (lit des parents, canapé, etc…). Son cerveau associera plus rapidement son propre lit à l’endormissement. Par conséquent, si votre enfant se réveille pendant la nuit, faites en sorte qu’il s’endorme dans son lit. Essayez de ne pas le prendre dans vos bras, sinon il associera ses pleurs à la récompense de vos câlins. Certes, il se calmera mais il ne saura toujours pas s’endormir par lui-même. Bien évidemment, il est important de le rassurer et de lui faire comprendre qu’il n’y a aucun danger. Restez éventuellement près de lui mais laissez le dans son lit. Il doit trouver les ressources intérieures nécessaires pour s’endormir seul.

5. Limitez la durée des siestes. La sieste est importante pour le développement de votre enfant. Néanmoins, à l’âge de 3-4 ans, il est possible que votre enfant ait du mal à s’endormir le soir parce qu’il a trop dormi pendant sa sieste. Dans ce cas, tentez de diminuer la durée des siestes pendant la journée. Il est vrai que certaines écoles imposent des siestes à l’ensemble des enfants sans se préoccuper de leurs besoins individuels. En conséquence, votre enfant va décaler sa période d’endormissement.

6. Evitez la sédentarité de vos enfants. Il est important de favoriser les activités sportives de vos enfants pendant la journée. Cela augmentera leur température corporelle et, par conséquent, l’amplitude de leur rythme circadien. Pour en savoir plus sur les bienfaits de l’exercice physique sur le sommeil, lisez ce précédent article. Réduisez également leur temps passé devant des écrans le soir (télévision, console de jeu, tablette, ordinateur, etc…). La lumière bleue de ces écrans va stimuler la rétine et limiter la sécrétion de mélatonine nécessaire à l’endormissement.

7. Evitez les boissons stimulantes le soir comme le coca-cola, le chocolat et le thé. Même à petite dose, ces substances vont bloquer l’action d’une substance qui s’accumule dans le cerveau pendant la phase d’éveil et qui le soir favorise l’endormissement.

8. Essayez d’être attentif à l’heure à laquelle votre enfant montre des signes de fatigue. Si vous observez des signes de fatigue et que l’heure est adéquate, allez coucher votre enfant. En revanche, s’il n’est pas fatigué, prolongez d’une quinzaine de minutes l’heure du coucher en lui lisant une histoire ou en lui chantant une chanson. « Le train du sommeil » repassera inévitablement et sa somnolence apparaitra.

9. Ne dramatisez pas devant l’enfant les difficultés qu’il a à s’endormir comme par exemple: « si tu ne te dépêches pas de dormir, demain tu seras fatigué et tu ne pourras pas apprendre correctement à l’école ». Cette démarche risque de stresser votre enfant et de limiter encore d’avantage ses capacités à s’endormir. Sachez que le stress et les angoisses sont des causes majeures d’insomnies chez l’enfant comme chez l’adulte.

10. Ne laissez pas votre enfant quitter son lit après le coucher sous prétexte d’aller aux toilettes, de boire un verre d’eau ou d’un câlin supplémentaire. Soyez ferme afin de ne pas laisser ce comportement devenir une habitude du coucher. Favorisez les récompenses verbales au réveil en le félicitant de son comportement de la veille au soir.

11. Ne mettez jamais un enfant au lit pour le punir d’une mauvaise action. Votre enfant va associer ce mal-être à son lit, ce qui va augmenter son stress et créer des difficultés à l’endormissement. Encore une fois, le lit doit être associé exclusivement au sommeil.

3 astuces pour lutter contre les monstres qui empêchent vos enfants de dormir:

Avant de vous donner ces astuces, ne vous êtes vous jamais posé les questions suivantes: Pourquoi est ce si difficile pour un enfant de s’endormir seul dans son lit ? Pourquoi les enfants ont-ils peur de l’obscurité? Pourquoi ont-ils peur des monstres cachés sous leur lit ou dans leur placard? Pourquoi protestent-ils pour aller au lit alors que le sommeil est clairement bon pour eux ?

Cette protestation pour aller se coucher est unique aux cultures occidentales et occidentalisées. Dans toutes les autres cultures, les nourrissons et les jeunes enfants dorment dans la même pièce et, généralement, dans le même lit avec la présence d’un adulte jamais très loin. Dans ces cultures, les protestations du coucher sont inexistantes. Il serait même considéré comme cruel de laisser un enfant seul dans le noir pour s’endormir.

Ce comportement de la peur du noir serait un comportement ancestral. Il y a des milliers d’années, nous vivions tous dans un monde où tout jeune enfant, seul, dans le noir, aurait été un casse-croûte savoureux pour les prédateurs nocturnes. Les monstres sous le lit ou dans le placard étaient bien réels, rôdant dans la jungle ou la savane, reniflant, non loin le campement. Dans ces conditions, la protection des adultes était indispensable. Seule une personne folle ou une personne extrêmement négligente laisserait un petit enfant seul dans la nuit. A la moindre protestation de l’enfant, un adulte serait venu à la rescousse. Ce serait donc un instinct de survie qui aurait perduré dans notre inconscient.

Les protestations des enfants à aller se coucher ne sont donc pas que des caprices mais bien de réelles peurs inconscientes difficiles à raisonner et à maitriser. La peur de l’enfant semble irrationnelle, tout comme il est irrationnel de penser que l’enfant doit apprendre à surmonter cette peur.

Néanmoins, ne laissez pas votre enfant se libérer de ses peurs en le faisant dormir dans votre lit car il aura encore plus de mal à s’endormir par lui-même. Certaines techniques s’avèrent efficaces telles que:

1. Laissez une petite veilleuse dans sa chambre et laissez la porte entre-ouverte. Progressivement, réduisez l’intensité de la veilleuse et l’ouverture de la porte.

2. Apprenez à votre enfant des méthodes de relaxation mentale. Utilisez son langage. Demandez lui de fermer les yeux et d’imaginer une scène apaisante, rassurante. Sollicitez son imagination avec des personnages de fantaisies ou de super-héros qui pourraient le rassurer.

3. Limitez les images et les programmes TV violents. En tant qu’adulte, cela nous parait anodin mais ces images non comprises par les enfants sont interprétées à leurs niveaux et peuvent créer des angoisses pesantes. Il est parfois important d’expliquer aux enfants la différence entre la réalité et la fiction. Selon leurs âges, ils ont beaucoup de mal à distinguer le monde réel de leur monde imaginaire. Rassurez les, convainquez les de leur sécurité et ils dormiront comme des bébés.

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