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Le monde des rêves n’a pas beaucoup de crédit dans nos sociétés modernes. D’ailleurs, nous dormons tellement peu que nous sommes généralement privés de ce monde onirique. En effet, les épisodes de sommeil paradoxal sont plus importants en fin de nuit et par conséquent, moins nous dormons, moins nous rêvons.

Et pourtant, mieux connaître le monde de nos rêves pourrait être l’un des moyens permettant une meilleure gestion de nos émotions connue pour être un facteur clé pour notre épanouissement et de notre bonheur.

Je vais vous raconter l’histoire d’un peuple appelé les Senoïs qui a fasciné certains anthropologues pendant des décennies. Cette tribu primitive maintenant disparue était isolée dans la jungle montagneuse de Malaisie. Ce peuple pacifique ne connaissait ni le stress ni les conflits. Par ailleurs, ces hommes avaient une bonne santé physique et ne développaient jamais de maladie mentale.

 Quel était le secret de cette civilisation idyllique ?

Les Senoïs vouaient un véritable culte au monde du rêve. Ils organisaient leur vie autour de leurs rêves et de leurs interprétations. Ils ont d’ailleurs été appelés « le peuple du rêve ». Dans les années 30, l’anthropologue Kilton Stewart fasciné par ce peuple avait décidé de l’étudier car il était persuadé qu’il détenait la solution pour résoudre les problèmes de violence, de conflits et de névroses. Ses recherches ont permis de dévoiler des informations étonnantes sur le mode de vie des Senoïs:

Tous les matins, les Senoïs se racontaient leurs rêves de la nuit. Les parents éduquaient leurs enfants en leur inculquant l’importance des rêves. Ils leur apprenaient à se souvenir de leurs rêves et à les comprendre. Les rêves étaient analysés et interprétés. Si un enfant avait ressenti des peurs, des angoisses parce qu’il avait été poursuivi par un tigre par exemple, les parents l’obligeaient à combattre l’animal sauvage dans le rêve suivant. De la même manière lorsque l’enfant rêvait d’une chute, il devait au prochain rêve profiter de cette chute pour s’envoler. En d’autres termes, les directives étaient de toujours faire face et vaincre un danger dans les rêves. Toujours aller vers des expériences agréables dans les rêves afin d’en extraire une valeur créative au réveil.

Grace à cet apprentissage, dès le plus jeune âge, les Senoïs avaient appris à prendre conscience dans leurs rêves qu’ils étaient en train de rêver. C’est ce que l’on appelle le « rêve lucide » dont je parlerais dans des prochains articles. Cette aptitude leur permettait de tourner à leur avantage toutes les menaces qui apparaissant dans leurs rêves.

Pour les Senois le monde du rêve était plus riche d’enseignement que le monde réel. C’est pourquoi, les rêves étaient racontés et discutés en public. Chaque rêve était interprété de manière collégiale. Si une personne avait eu un comportement négatif envers une autre personne du groupe durant son rêve, alors il devait s’excuser en public. A l’inverse, si un individu avait rêvé qu’il se faisait agressé par un autre congénère, celui-ci devait réparer l’affront. Les conflits de la vie réelle étaient alors très vite désamorcés et cela permettait d’instaurer une réelle harmonie sociale, un code de vie. Ainsi, les Senoïs développaient une incroyable maitrise de leur émotions.

Ce partage des rêves facilitait la coopération tout en développant la créativité individuelle. En effet, chaque personne utilisait ses rêves afin d’acquérir ou améliorer certaines aptitudes utiles dans la vie réelle. Ainsi, les Senoïs étaient plus créatifs dans leurs tâches quotidiennes. Les rêves pouvaient alors inspirer certaines innovations techniques utiles à la chasse ou à l’agriculture, mais également dans les soins à prodiguer à certains malades. Ces croyances et ces valeurs accompagnaient l’individu dans tous les stades de son évolution

Néanmoins, la véracité de cette histoire du «peuple du rêve » a été largement remise en cause dans les années 80, en particulier par le psychologue William Domhoff qui se rendit sur les lieux. Il y trouva un peuple qu’il a qualifié de « normal ». Il n’a apparemment pas constaté moins de conflits internes et de cas de névroses que dans d’autres tribus. De plus, leur conception du rêve semblait comparable à celle d’autres sociétés tribales.

A la défense de Stewart, les tribus Senoïs ont été décimées par l’occupation Japonaise lors de la deuxième guerre mondiale. De plus, les Senoïs disparurent dans les années 70, quand la partie de la forêt où ils vivaient fut défrichée. Il est donc vraisemblable que la société des Senoïs ait pu profondément se transformer et se moderniser. Leur culture du rêve a très bien pu être détruite au contact du monde occidental. Cette hypothèse expliquerait pourquoi G. William Domhoff n’a plus rien trouvé 50 ans après le premier contact de Kilton Stewart avec les Senoï.

Alors qui croire dans cette histoire ?

Moi qui suis un adepte du psychiatre Carl Jung, je suis persuadé que les rêves sont une source de sagesse et de croissance personnelle. Je pense que consacrer du temps à mieux connaître notre monde onirique nous permet d’être plus à l’écoute de nos émotions et de nos pensées inconscientes. Il est peut-être important pour notre épanouissement de porter attention à nos rêves afin de se libérer de certaines angoisses qui nous gâchent la vie.

Essayez donc de prendre un moment chaque matin pour écrire ou enregistrer vos rêves. Sachez que chaque rêve pris individuellement n’a souvent aucun sens profond mais pris collectivement, les rêves peuvent nous aider à répondre à certaines questions sur nous-même.

Je pense souvent que l’une des questions les plus difficiles auxquelles nous nous trouvons confrontées est la suivante :

« Qu’est-ce que je veux vraiment ? »

Nos croyances, notre éducation et notre société nous inculquent malheureusement des réponses « toute faites » ce qui rend la question encore plus compliquée. Je suis persuadé que cette réponse est en nous bien cachée et que l’un des moyens de la trouver est d’explorer le monde de nos rêves.

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